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Présentation générale de la commune
(jusqu'en 1945)

      Couville est une commune française rurale située en Normandie, dans le département de la Manche(50), plus précisément dans le Cotentin. Elle compte en 2024 un peu plus de 1200 habitants.

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      A défaut d'une documentation archivistique fournie, le territoire de Couville peut s'enorgueillir de riches trouvailles archéologiques depuis les trois derniers siècles. A la fin du 18ème siècle des monnaies gauloises sont découvertes tandis qu'en 1852 ,dans un champ de la commune, est mis au jour un ensemble de haches à douilles en bronze de type armoricain (280 pièces) datant du premier âge du Fer (entre la deuxième moitié du VIIe et la fin du VIe siècle avant notre ère) .

 

     Tout au long du 19ème siècle, et plus particulièrement en 1826, de nombreux sarcophages de pierre sont extraits du cimetière dont un portant l'inscription « Bertowinus (H)icr[equiescit] (ici repose Berthowinus) pouvant être datée du VIIe siècle . Certains auteurs y voient un signe de précocité de l'évangélisation dans ce territoire du Cotentin.

 

     Selon Jeanne Thiebot, Couville a pu être très tôt le siège d'un pôle religieux influent, une de ces églises-mères qui se distinguaient par leur importance des oratoires ruraux qui parsemaient les campagnes avant l'invasion viking (IXe siècle).

 

     Au environs de l'an 1000, Richard II, duc de Normandie donne à son épouse la princesse Judith un certains nombre de domaines dans le Nord Cotentin, notamment dans la vicairie dite Kelgenas dans laquelle se situe le domaine de Colecclesia que Jeanne Thiebot, identifie comme le toponyme évoluant plus tard en Col-villa, Col-ville puis Couville.

 

     Une charte d'Henri II, roi d'Angleterre datant de 1171 donne et confirme à l’Abbaye de Saint-Sauveur divers privilèges et diverses possessions dont l'église de Couville (Couvilla). L'abbaye l'avait reçue en 1144 d' Adam de Bruis ou de Brix, baron de Brix. Donation confirmée par Pierre de Brix, en 1155.L'abbé ou à son défaut le chapitre avaient le droit de présentation à dix-neuf cures dans le diocèse de Coutances dont Couville, Virandeville et Bricquebosq.

 

     Couville dépendait jadis de la Baronnie de Brix. En 1204, Couville dépend toujours de la baronnie de Brix et est saisie par Philippe Auguste. Pendant la Guerre de Cent ans, en 1418, le roi d’Angleterre, Henri V (1386-1422), donne la seigneurie de Couville à Robin Le Cop, puis à Guillaume Wolston.

 

     Une foire était établie à Couville, celle de Saint-Christophe (25 juillet), depuis au moins le XVe siècle. On y vendait surtout des bestiaux : le sieur de Gouberville y vendit un boeuf et une génisse à un boucher de Tourlaville en 1553. Cette foire était encore réputée au XXème siècle pour les chevaux, porcs et surtout les moutons et se tenait dorénavant le 30 août avant d'être une fois de plus déplacée au 16 septembre par décision du conseil municipal en 1946 (en 1898 le conseil municipal avait sollicité la date du 7 octobre qui fut refusée en raison de la proximité de la foire de Brix).

 

     L'on sait que la paroisse comprenait 49 feux (foyers) dont un meunier en 1461. Si l'on utilise très prudemment le coefficient multiplicateur de cinq habitants par foyer cela donnerait une population d'environ 245 habitants à cette époque.

 

 


     

     Par la suite la seigneurie revient au domaine royal. Au 17ème siècle la famille dominante à Couville est celle des Simon. On  attribue à Guillaume Simon la construction du château de Couville entre 1640 et 1660 .Son blason "D'azur à la croix d'argent, chargée de cinq croissants de gueules et cantonnée de quatre cygnes d'argent" est désormais celui de la commune. La seigneurie est vendue pour 2000 livres le 18 juillet 1697 à Louis Lucas (1641-1728), écuyer, sieur de Saint-Luc , seigneur de Couville et directeur de la Manufacture Royale de Glaces de Miroirs de Saint-Gobain de 1710 à 1728. Une verrerie a semble t'-il existé au milieu du XVIe siècle au village du Breuil.

Louis Lucas (1641-1728), gentilhomme verrier formé  à la Glacerie de Tourlaville par son oncle Richard.
Source :https://archives.saint-gobain.com/ressource/xviie/louis-lucas-de-nehou-1728-directeur-de-la-manufacture-de-saint-gobain

     L'entrée Couville du « Dictionnaire Universel de la France » publié en 1726 donne une première idée sur la paroisse au début du XVIIIe siècle: « COUVILLE , dans la Normandie , Diocèse de Coutances , Parlement de Rouen , Intendance de Caen , Élection de Valognes , a 410 habitans. Dans ce lieu , le terrain y est très-maigre , y ayant beaucoup de landes. Il y a un Seigneur , & la Cure dépend de S . Sauveur ».Un mémoire statistique de 1731 apprécie ainsi la paroisse : "Couville, seigneur M. de Saint-Luc de la Houge; 834 acres de terre en labour, plant, landes et brières, le tout fort maigre, et de peu de rapport; peu de prés, et mauvais" .

 

 

    La Révolution se déroule sans heurts et en 1816 les Couvillais font allégeance aux Bourbons .

 

     En 1858 est mise en service la gare de Couville lors de l'ouverture de la section Caen-Cherbourg. Entre autres marchandises était expédié le granite de la carrière de Diélette à Flamanville ou encore du kaolin des Pieux  pour la fabrique de porcelaine de Bayeux. Quantités de légumes transitaient également des communes alentours via Couville en direction de Paris.L’hôtel de la gare et les commerces avoisinants accueillaient les voyageurs.En 1896,celle-ci fut le cadre d'un fait divers sordide, l'affaire de la malle sanglante, qui eut un grand retentissement dans la presse nationale et internationale.

 

     Au printemps 1943, l'Organisation Todt entreprit à Couville, pour le compte de la Luftwaffe, la construction d'un énorme bunker devant permettre en un même lieu l'assemblage final des bombes volantes V1, leur approvisionnement, leur réglage, ainsi que leur lancement à proximité immédiate. Les travaux furent interrompus suite au bombardement allié du 11 novembre 1943 où furent lâchés 300 tonnes de bombes. La commune est libérée par la 9e division d'infanterie américaine du général Collins le 20 juin 1944.

A suivre....

Blason de la famille Lucas

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